dimanche 15 octobre 2017

Désolée, je suis attendue

Yaël est une working girl ambitieuse qui excelle sur le plan professionnel. Dans sa quête vers la réussite, la protagoniste se montre très exigeante envers elle-même, s'imposant un rythme effrené ; ce qui ne laisse point de place à une quelconque vie amoureuse ou même sociale. 

Cependant, ce besoin constant d'être plongée dans le travail dissimule des cicatrices appartenant au passé, mais qui ont bien du mal à se refermer. 
Yaël cause beaucoup de mal à son entourage et s'en inflige d'autre part à elle-même : son état de santé en pâtit sévèrement, tandis qu'elle met tout en oeuvre pour prouver à son boss qu'elle mérite toute la considération que ce dernier lui voue. 

Un personnage aux multiples facettes...
Véritable femme d'affaire, maigre, froide, terne, clinique, requin, robot ; voici une succession de qualifications qui lui collent à la peau de prime abord. Mais pas seulement ; on sent chez Yaël une certaine détresse qui nous pousse à vouloir la prendre par la main afin de l'extraire de la prison qu'elle a bâtie autour de son quotidien. Heureusement, ses proches vont se montrer d'un soutien sans limites, ce qui permettra d'offrir une belle leçon à la jeune femme. Et il y a l'Amour, aussi... 

mercredi 11 octobre 2017

Marion, 13 ans pour toujours

J'ai souhaité importer un article que j'avais rédigé il y a presque deux ans maintenant. En effet, la lecture du témoignage de Nora Fraisse m'avait particulièrement bouleversée...

En l'occurrence, c'est la couverture du livre qui m'a interpelée la première : cette jeune fille qui vous regarde fixement, et là, ce titre choc : "Marion, 13 ans pour toujours".

Cette adolescente est collégienne à Vaugrigneuse au moment des faits, en classe de 4e, plus exactement dans la terrible 4e C. Le 13 février 2013, sa mère laisse Marion seule à la maison pour quelques heures, le temps d'un repas chez une amie avec les deux cadets. 
Celui-là sera écourté : Mme Fraisse a un mauvais pressentiment, et quand elle rentre, c'est le drame. Marion ne répond plus, elle n'est déjà plus de ce monde. La jeune fille vient de mettre fin à ses jours, et a pendu symboliquement son portable à côté d'elle, pour couper la parole à tout le monde. 
C'est l'effroi, et les questions fusent ; puis vient le moment de la culpabilité. Pourquoi ? A-t-elle laissé une lettre ? Avons-été et sommes-nous des bons parents ? A cause de qui ? Un chagrin d'amour la veille de la St-Valentin ?
Et s'en suit alors un long combat, avec de petites vérités à retardement, mais jamais celles qui mènent à la vérité avec un grand V.

En tant que lecteur, on se sent indignés par cet émouvant témoignage de Nora, la maman de Marion. Oui, indignés par les membres de l'Education Nationale qui se lavent les mains de cette affaire, font la sourde oreille et agissent en traître ; indignés par ces élèves de 4e C qui ont poussé Marion à l'acte à cause d'un comportement puéril, et par leurs parents-mêmes, qui ont eu l'ordre de ne contacter la famille sous aucun prétexte, et qui au lieu de cela, se complaisent à lancer des rumeurs, des "on dit".

C'est également une belle lutte de la part de la "Fraisse family" pour que cesse le harcèlement scolaire, que les personnes qui en sont/ont été victimes en prennent conscience, sortent de leur mutisme et ne reproduisent pas le même acte tragique. 

"Cette attitude a attisé notre incompréhension, notre ressentiment, notre peine et, sans doute, ce trouble sentiment de culpabilité qui nous étreint si fort par moments. Nous n'avons rien pu faire pour éviter ce drame. Nous allons tout faire pour qu'il ne frappe pas d'autres familles. Pour cela, il nous faut la vérité. (N.F.)

mardi 10 octobre 2017

Thierry Courtin, T'choupi fête Halloween


Aujourd'hui, j'ai reçu T'Choupi fête Halloween, commandé il y a quelques jours sur Amazon. J'apprécie beaucoup cette série d'albums, car ces derniers sont assez courts, toujours bien illustrés, et reflètent bien le quotidien des enfants à qui ils s'adressent (6-8 ans). En l'occurrence, il devrait beaucoup plaire à mes élèves au périscolaire !


Pour découvrir l'intégralité de l'album, vous pouvez lire la vidéo ci-dessus, disponible sur la chaîne Youtube Maman, raconte moi une histoire.


C'est bientôt Halloween, que lisez-vous ?
Que ce soit un album jeunesse, un roman, une BD, ou même un film, n'hésitez pas à partager votre sélection !

Virginie Grimaldi, Tu comprendras quand tu seras plus grande

J'ai commencé ce roman de Virginie Grimaldi cet été, pour ensuite interrompre sa lecture à cause de la rentrée. Et voilà comment j'ai terminé mon week-end avec une grande bouffée d'optimisme, de bons sentiments, et de prise de confiance en moi-même.
D'ailleurs, je ne le dirais jamais assez, les lectures peuvent influencer vos vies, parfois même les sauver. C'est pour cela que je les préfère dix mille fois aux films. Ce roman a opéré sur moi un effet cathartique relativement fort ; et par la même occasion ouvert mon envie de découvrir d'autres productions de l'auteure. 

Julia Rimini est une trentenaire qui a enchaîné les drames au cours de ces derniers mois : la mort de son père, l'AVC de sa Maminou chérie, et la séparation avec celui qu'elle croyait être l'homme de sa vie. Elle va tenter de se reconstruire en acceptant un poste de remplacement en tant que psychologue dans une maison de retraite, le temps d'un congé maternité. 

L'installation dans cet établissement est compliqué pour Julia, qui est au départ guidée par les préjugés qu'on peut avoir sur les personnes âgées. Finalement non, son quotidien ne sera pas uniquement ponctué par l'organisation de lotos et Frank Michaël ! Notre protagoniste se rendra très vite compte qu'en-dessous des rides et des cheveux blancs se trouvent des personnes qui, elles aussi, ont vécu une vie bien remplie, ont connu des joies, des peines, sont tombés amoureux, fait des projets, se sont fabriqués des souvenirs pour le restant de leurs jours. 
La psychologue va également nouer une très forte amitié avec ses collègues : Marine, aide-soignante, et Greg, animateur. Cette période que Julia va passer en maison de retraite et les rencontres qu'elle va y faire vont lui permettre de s'attaquer à ses propres problèmes et tenter de les résoudre tant bien que mal. 

On a envie de poser notre bouquin et de rejoindre les personnages aux Tamaris, afin d'avoir cette chance également, de vivre une telle expérience ! ♥


N'ayant su faire un choix, voici quelques larges citations tirées de ce roman...
  • "C'est dans ces moments-là que ça me frappe le plus. Ce sentiment d'être tous pareil au fond, nous les humain. Que l'on vienne de France ou du Mali, que l'on soit blond, chauve ou crépu, que l'on préfère les langues ou la chimie, que l'on soit généreux ou pessimiste, on vivra tous des joies, on sera tous frappés par des drames, on connaîtra le chagrin, on expérimentera le bonheur."
  • "Parfois, j'ai cette drôle d'impression que la vie est un jeu vidéo. On commence la partie avec plusieurs jauges pleines. La jauge de sérénité, la jauge de force, la jauge d'énergie, la jauge de joie. Sur notre chemin, on va croiser quelques ennemis, faire face à des attaques, parfois se tromper de chemin, sauter sur des bombes, chuter dans des trous, buter contre les obstacles. A chaque fois, nos jauges vont être entamées, mais des bonus "Bonheur" vont nous aider à les recharger. Le bonus "Mariage", le bonus "Naissance d'un enfant", le bonus "Soirée en famille". Ces bonus sont précieux, ce sont eux qui déterminent la qualité de la partie, parfois même sa durée. A la fin de chaque tableau, on doit affronter un gros monstre. Parmi les plus terrifiants, il y a le monstre "Deuil", le monstre "Maladie", le monstre "Chômage", le monstre "Rupture". Ceux-là, ils sont coriaces, il faut du temps pour en venir à bout. Même si on y parvient, ils emportent avec eux une bonne partie de chaque joueur. Un jour, les bonus ne sont plus assez costauds pour restaurer la joie, l'énergie et la force."
  • "Chaque soir en me couchant, j'effectue le même rituel depuis soixante ans : je prends mon épouse dans mes bras et je la serre en remerciant le Ciel de nous avoir mis sur le même chemin."
  • "On ne prend jamais l'habitude d'aimer."
  • "J'ai toujours été comme ça. Les choses ne sont pas encore terminées que je les regrette déjà. J'ai un problème évident avec la fin, qu'elle concerne une plaque de chocolat, une période ou une relation. Alors mon esprit essaie inconsciemment de m'y préparer en lançant des alertes : "Attention, c'est bientôt terminé" ; "Profite, c'est peut-être la dernière fois !" Résultat : je ne parviens jamais à apprécier pleinement le moment présent. Il y a toujours une part de moi qui la joue rabat-joie. Je suis nostalgique du présent. Et c'est pire avec le passé. 
  • "- Oh, vous savez, on n'est pas sérieux quand on a quatre-vingt ans ! Nous sommes heureux de nous retrouver chaque matin, nous aimons discuter, et il me fait rire, c'est incroyable.! Parfois, on se donne des rendez-vous secrets, j'ai l'impression d'avoir vingt ans et de vivre un amour interdit... Nous ne pensons pas au futur, de toute manière nos projets sont derrière nous, mais cette relation nous fait du bien."
  • "Maminou n'est plus là. Mes souvenirs non plus. Je fais le chemin inverse, une dernière fois. Mentalement, je dis adieu à cet endroit qui m'a vue marcher à quatre pattes, gazouiller, trébucher, rire, pleurer, dormir, jouer, aimer. Grandir."
  • " - Qu'est-ce qui vous fait le plus peur ? Ses paroles me troublent. On dirait qu'elle s'est promenée dans mon cerveau, elle m'a cernée avec une exactitude impressionnante. -Je ne sais pas. J'ai peur de souffrir, je crois. J'ai l'impression que je suis toujours sur le qui vive, comme si je m'attendais à ce qu'un drame me tombe dessus. Ca fait tellement mal quand tout bascule, comme ça, sans prévenir. C'est comme si mon subconscient essayait de s'y préparer en restant en alerte. - Parce que vous ne vous faites pas confiance. Votre plus grande peur, c'est vous. Si vous étiez ma petite-fille, je vous dirais que, si vous vous débarrassez de cette peur de vous-même, vous n'aurez plus peur de personne. Personne ne vous fera plus souffrir si vous croyez en vous. (...) J'ai oublié quarante ans de ma vie, poursuit-elle. Cela m'a appris une chose primordiale, sans doute le secret du bonheur : la vie, c'est le présent. C'est ici et maintenant. D'hier, il ne faut garder que le positif. De demain, il ne faut rien attendre. On ne peut pas changer le passé, on ne peut pas connaître l'avenir."

vendredi 13 février 2015

Amélie Nothomb, La Nostalgie heureuse

"Tout ce que l'on aime devient une fiction." Cet incipit donne le ton au roman et m'a directement pris au tripes. J'ai pour habitude de relever les citations qui m'inspirent avec un crayon de papier. Première phrase, premiers crochets, première croix. 
"Ce que l'on a vécu laisse dans la poitrine une musique : celle qu'on s'efforce d'entendre à travers le récit. Il s'agit d'écrire ce son avec les moyens du langage. Cela suppose des coupes et des approximations. On élague pour mettre à nu le trouble qui nous a gagnés."
"D'aucuns diraient qu'en de telles conditions, n'importe quel pays ferait l'affaire. J'en doute. Je sais que j'avais besoin d'être subjuguée, d'avoir la foi. Le Japon suscite cela chez moi. Il est le seul."


"J'imagine que je dois bénir la notion de civilisation, qui a contaminé de politesse les moindres aspects de nos engagements, sinon, j'aurais sans doute posé des lapins au monde entier."

"L'Apocalypse, c'est quand on ne reconnaît plus rien."

"-Natsukashii désigne la nostalgie heureuse, répond-elle, l'instant où le beau souvenir revient à la mémoire et l'emplit de douceur. Vos traits et votre voix signifiaient votre chagrin, il s'agissait donc de nostalgie triste, qui n'est pas une notion japonaise."

"Je ris. Ma soeur est un personnage extraordinaire : je lui présente un amoureux nippon et elle lui prépare du hachis parmentier. Je suis très fière d'elle."

"- Comment se passe le tournage du documentaire ? demande-t-il.
Je lui raconte Nishio-san. Au terme de mon récit, je dis : 
- La mémoire est une aventure bizarre. Nishio-san se rappelle les moindres détails de moi enfant, mais elle ne se rappelle pas Fukushima.
- Il me semble normal de ne retenir que les catastrophes les plus graves. 
J'éclate de rire."

"Il en va de la caméra comme d'une tante du troisième âge : on la supporte jusqu'à l'instant où, brusquement, on ne la supporte plus. C'est aussi simple que cela."

Par ailleurs, voici le reportage dont il est question dans le roman. Il a été réalisé par la chaîne France 5 en mars-avril 2012 et s'intitule "Une vie entre deux eaux"
http://www.dailymotion.com/video/x150r4b_amelie-nothomb-une-vie-entre-deux-eaux_shortfilms

samedi 25 octobre 2014

La philosophie de la fée

Texte : Bénédicte Carboneill
Illustration : Marie-Pierre Emorine
24 pages


Lucibelle est une fée qui fait ce qui lui plaît, sans aucune limite. Ainsi, à l'aide de sa baguette magique, notre héroïne ne cesse de changer les couleurs des fleurs au gré de ses envies. Cela agace beaucoup Martin le lutin, qui ne cesse de se perdre et essaye vainement de faire entendre raison à Lucibelle. 
Excédé, Martin veut prouver à la fée que lui aussi, peut entreprendre ce que bon lui semble : il se met aussitôt à couper toutes les fleurs ! S'en suit alors une dispute lors de laquelle ils n'entendent pas arriver Paprika la sorcière qui transforme la jolie Lucibelle en grenouille...
C'est une fois métamorphosée, seule sur son nénuphar, que cette dernière regrette ses actes et médite sur le sens de la Liberté. 
Elle s'empresse ainsi de chercher une formule dans son grimoire magique de fée, afin de retrouver son aspect physique ; tâche qui s'avère difficile au vu de sa taille actuelle, mais heureusement, le gentil lutin est présent pour l'aider. La deux-cent soixante-troisième page indique la solution : MARTIN DOIT EMBRASSER LUCIBELLE ! 
Réticent dans un premier temps, il finit par accepter et rétablit la paix entre les deux nouveaux amis. 
La leçon délivrée par cet album est clairement formulée sur la dernière page : "La liberté s'arrête là où commence celle des autres". Il s'agit d'un proverbe bien connu de tous, mais qui reste cependant à méditer sans cesse...

Lire c'est partir


Je souhaitais vous parler d'un éditeur que j'ai découvert l'année dernière grâce à ma tutrice de stage, professeure en école maternelle. Comme le logo l'indique, il s'agit de Lire c'est partir, qui propose des albums/CD audio et livres jeunesse à 0.80€ seulement ! OUI, vous avez bien lu : 80 centimes seulement ! Le secret de ce coût si faible réside dans le fait qu'aucun bénéfice n'est généré, tout est uniquement calculé pour que les différents frais soient couverts. Et le succès est au rendez-vous, puisque c'est une histoire qui dure depuis seize ans déjà ! 

Pour ceux d'entre vous qui seraient intéressés, voici le lien vers la boutique : 

LIRE C'EST PARTIR, association loi 1901, créée en 1992 par Vincent Safrat, a pour but de favoriser l'accès à la lecture pour tous, en commençant par les plus jeunes "parce que la littérature aide à vivre, dans un livre, il y a tout..."